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La malédiction du dossier médical personnel
dimanche 30 avril 2006
Déjà deux victimes
Une malédiction fatale semble frapper tous les patrons du GIP-DMP. Jacques Beer-Gabel a mieux résisté que Pierre Bivas à l’atmosphère délétère qui sévit au sommet du GIP-DMP, mais il a été contraint à la démission.
Le troisième directeur général nommé en moins d’un an aura-t-il une meilleure santé ?
Jean-Jacques Fraslin, Fulmedico - 28 avril 2006.
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Messages
1. > La malédiction du dossier médical personnel, 8 juin 2006, 00:26, par Elie Arié
A -Les difficultés du DMP (le dossier « unique » contenant « tout ») :
1- CHU : les services ont peur que les autres services ne publient à partir de leurs données (les premiers essais de DMP hospitaliers, aux USA, se sont tous terminés devant les tribunaux).
2- Activité chronophage qui doit être prévue à l’avance :
3-Difficulté de passager du « langage » parlé aux « codes » informatiques :
4-La loi française rend le DMP inutilisable et inutile : le patient en est le propriétaire, le médecin-traitant en est le responsable , et le DMP est censé regrouper l’ensemble des données concernant un patient ; mais un patient a le pouvoir de s’opposer à la saisie de certaines données : le patient est donc le seul qui peut savoir si le dossier est exhaustif : il ne servira donc à rien et n’existera jamais.
Aux USA, les patients ne peuvent ni accéder à toutes les données du dossier, ni les modifier, ni s’opposer à la saisie de certaines infos.
5-Coût : d’après Kaiser-Permanente, qui regroupe 1,7 millions d’assurés aux USA, le coût d’un dossier informatisé est de 400 dollars par patient et par an : aucun budget de cet ordre n’est prévu en France.
6-Le DMP ne collecte les infos (un compte-rendu d’examen radio, un résultat d’examen biologique) que sous forme d’ images, plus ou moins organisées, des infos : ce n’est pas comme si le radiologue ou le labo pouvait entrer dans l’ordinateur du médecin pour y infiltrer l’info, qui pourrait alors être traitée informatiquement par lui ; le DMP ne sera donc pas informatiquement utilisable pour des systèmes experts d’aide au diagnostic et au le traitement, ni pour la recherche (recherche de corrélations), etc.
B)- LE DMI (dossier informatisé non généralisé) est différent et déjà difficile :
2 ans pour la conception du dossier, les bases d’échanges (dictionnaires, protocoles) le répertoire des patients, le répertoire du personnel pouvant avoir accès au dossier,
2 ans pour la conception d’un portail destiné aux médecins
etc.
Il n’est pas impossible qu’en France, la T2A (tarification des hôpitaux à l’activité) puisse faciliter les choses.
C)- Conclusion
1. > > La malédiction du dossier médical personnel, 9 juin 2006, 02:06, par Henri Gracies
« Après les élections, on n’en entendra plus parler »
Bonjour Elie,
Analyse séduisante et malheureusement trop souvent pertinente.
Néanmoins, compte-tenu des intérêts en jeu, je crains que la prophétie finale ne soit par trop optimiste.
Amicalement,